Intervention du Directeur Général de Normandie Logistique à Alizay
Concertation publique – réunion à Alizay, le 2 juillet 2014.
Intervention de M. Christian BOULOCHER – Directeur Général du Groupe NORMANDIE LOGISTIQUE
J’habite sur les Plateaux Est et mon entreprise se situe à l’Ouest de Rouen. Par ailleurs, je suis chef d’une entreprise de transport. On parle beaucoup de camions, je pense donc avoir un avis, non pas d’expert, mais au moins de professionnel du transport.
Près de la N6014, j’ai établi une agence à Charleval, à proximité de Fleury sur Andelle et tous les jours, je m’inquiète de voir mes camions traverser Romilly sur Andelle, Pont Saint Pierre. Ces parcours ont, de plus, particulièrement augmenté depuis la fermeture du Pont Mathilde. Lors de la réouverture du pont, si les quais bas rive gauche restent interdits aux Poids lourds, mes véhicules devront continuer de traverser ces communes, c’est pourquoi Je n’ai qu’une hâte c’est qu’un jour ils puissent remonter et prendre le contournement pour accéder au Port de Rouen et à l’A13.
Quant à payer, c’est une question de calcul de coûts. Aujourd’hui le temps passé dans la congestion coute plus cher que le temps passé à circuler (d’autant que le temps de travail journalier des conducteurs français est limité). C’est un point qui est excessivement important.
Il y a une étude importante que j’invite chacun à regarder quand on parle de camions, de trafic, aussi bien véhicules légers que véhicules poids lourds, c’est l’étude prospective TRANSPORTS 2050 réalisée par le Conseil Général des Ponts et Chaussées de Mars 2006. Elle a le mérite de produire des bases de réflexion objectives et de sortir du « y’a qu’a ».
De cette étude, il ressort que le développement indispensable des modes alternatifs n’empêchera pas le maintien de la prédominance de la route. Il convient aussi d’avoir à l’esprit que la construction de réseaux fluviaux ou ferroviaires complémentaires est aussi très coûteuse et que ces réseaux doivent être réalisés de bout en bout faute de quoi ils sont inutiles. Il faut avoir à l’esprit la saturation des sillons ferroviaires et le peu d’espace laissé au fret.
J’invite chacun à réfléchir sur le fait, qu’au niveau de l’économie des transports, l’avenir c’est aussi l’emploi, et vous n’aurez pas d’emploi sans une mobilité diversifiée et sans un mode de transport qui soit dynamique et efficient au niveau de cette région.
Diaboliser le transport routier est un peu facile. Il faut en sortir avec des éléments précis, factuels, objectifs. Juste une petite information, si j’ai bien compris le calendrier envisagé, on parle de 2024. Par rapport aux questions qui sont excessivement importantes sur la qualité de l’air, il faut bien savoir que les motorisations de poids lourds en particulier n’auront rien à voir en 2024 avec ce qu’elles sont aujourd’hui.
Depuis le premier janvier 2014, c’est la norme européenne Euro6 qui s’applique. Je vous invite à aller vérifier spécifiquement les données des constructeurs, en particulier celles sur les niveaux de particules qui n’autorisent quasiment que des rejets d’air propre. Depuis la norme Euro 0 de 1990, les émissions polluantes des véhicules poids lourds ont considérablement diminué : -98% pour l’oxyde d’azote, -89% pour le monoxyde de carbone, -97% pour les particules (norme Euro 6) ; le bruit a été divisé par 12 depuis 1980.